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22 Feb 2021

Quatre saisons

Le vent s'empare de mes idées

Elles prennent leur envol au milieu des feuilles jaunies

Perdues dans les tourbillons irisés

La pluie vient les rabattre au sol et s'étendre sans un pli


Le gel gagne mes émotions

Elles se brisent sous la pression du passé

Immobiles et sans raison

La neige recouvre les rêves dépréciés


Les orages troublent ma raison

Elle tente de remonter au plus haut des cimes

Pour observer la floraison

Le pollen se répandant comme une promesse intime


La chaleur s'impose à mon corps

Il s'étend comme sur un lit sans un bruit

Incapable du moindre effort

Les rayons ardents viennent bruler mes derniers fruits


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18 Jan 2021

Rêves d'écume

 Le rêve est un cours d'eau qui s'étend dans les plaines

Il serpente le long des rochers froids

Il plonge sous l'hiver qui s'égrène

Et se perd sous les bois


Les remous, fluctuat nec mergitur, s'affolent

Emportant avec eux la boue du temps

La vie sous-marine se console

Le flux vire et s'étend


Le Soleil se répand sur sa surface obscur

Ses rayons se plongent si chaleureux

Pourtant cette froideur reste piqure

Les songes vigoureux


Parfois le lac surprend cette fuite en avant

Calmant les tumultes avant la fuite

L'océan sera son mausolée blanc

Une écume séduite

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08 Aug 2020

Partir

C'est comme partir,
    s'écrire du bout du monde,
         se fuir...
Pour mieux se retrouver,
    se dire,
        qu'il fallait bien changer.

C'est comme se taire,
    quand il fallait parler,
      en frère,
Comme on s'est regardé
    pour la première fois
    pour la première fois

Et puis tout effacer,
    et tout recommencer
Il fallait s'éloigner,
    il fallait rien gâcher
Partir ou bien rester,
    ne plus se déchirer

Il fallait s'éloigner,
    il fallait rien gâcher
Renaître de ses cendres,
    pour mieux se réapprendre
Partir ou bien rester,
     récupérer les clefs

C'est comme partir,

     partir...

(C-N-R)
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C'est comme vibrer,
    Se goûter du bout des lèvres,
         Rêver
Pour mieux se ressentir,
    S'aimer,
        des amants, deux désirs

C'est comme souffrir
    quant il fallait donner
        Offrir
Comme on s'est égaré
    pour la dernière fois
    pour la dernière fois

Et puis rien oublier
    et tout se rappeler
Il fallait s'égarer
    il fallait tout lâcher
Tenter de tout soigner
    Ne plus nous résister

Il fallait s'égarer
    il fallait tout lâcher
Pour enfin se rejoindre
    D'une douleur bien moindre
S'ouvrir à nos reflets
    Apprendre à espérer
   

C'est comme grandir,
     grandir...

(251)
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08 Aug 2020

Haïkus

L'oiseau voit son ombre
S'étendre sur les décombres
La vie de se fondre

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La plume empoignait
Le cœur de l'hôte sujet
Un tracé complet

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Vivant mais ému
La tête enfouie ingénue
Le cœur à main nue

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Soupirs alanguis
Les pensées en incendie
Demain en dandy


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08 Aug 2020

Que faudrait-il ?

Lorsque le vent souffle sur les plaines des enragés
Lorsque la pluie s’effondre sur les fronts ensanglantés
Devrions-nous nous agenouiller devant les hommes en armes
Ou nous plier de bonne grâce devant toutes ces larmes

Lorsque les érudits se vantent de leur bibliothèque
Lorsque les marchands inondent de publicités nos têtes
Que faudrait-il observer ? Les pensées sincères et amicales
Ou les effondrements successifs d’une société si bancale

Lever le regard plutôt que l’abaisser devant la matraque
Joindre les mains plutôt que de bomber le torse
L’esprit libre et le raisonnement juste se renforcent
Lorsque les hirondelles fuient un printemps qui se détraque

Lorsque l’argent récolte plus que le jardin entretenu
Lorsque l’hiver étriqué s’insinue pour les détenus
Devrions-nous oublier les enfants du Paradis
Ou se remémorer les fautes du temps jadis

Lorsque le pain vient à manquer pour l’enfant esseulé
Lorsque le toit se dissipe pour la mère abandonnée
Que faudrait-il ressentir ? L’éthique, bien commun
De l’humanité, ou l’individualité et son parfum

Vivre non pas contre mais avec, sans renoncement
Vivre debout et non assis devant sa télévision
Vivre ici et maintenant sans cette division
Fictive de l’ego et du mental dans l’isolement

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Oubliez les rancœurs
Baissez les poings levés
Hissez votre esprit libre
Par delà l’horizon

Souvenez-vous « demain »
Pensez alexandrin

Laissez là vos douleurs
Ne soyez plus valet
La peur n’est que le givre
De l’ego, la raison

N’espérez plus hier
De cœur toujours fier

09 Apr 2020

L'heure H

C'est l'heure H ! Laquelle ?

C'est l'heure de l'Homme, avec un grand H ?
Non, l'humanité s'est perdue dans les méandres de ses vicissitudes.
C'est l'heure de notre Habitat, notre Terre ?
Non, nous reprendrons sa destruction sous peu.
C'est l'heure d'Halloween, mais pour de vrai ?
Non, le pire est encore à venir.
C'est l'heure du Harcèlement, celui de nos cœurs et de nos cerveaux ?
Oui et non, ça, c'est tout le temps, les médias à la botte.
C'est l"heure de l'Hédonisme ?
Non, ça aussi, c'est tout le temps, partout et sous toutes les formes !
C'est l'heure de la Hiérarchie ?
Non, elle a fait la preuve de sa désintégration hégémonique.
C'est l'heure de l'Hypocrisie ?
Non, nous n'avons plus le temps pour ces illusions.
C'est l'heure de l'Humour, ou de l'Humeur ?
Non, même si cela fait du bien un instant.
C'est l'heure de l'Histoire, la seule qui restera écrite ?
Par qui ? Selon qui répondra, ce sera sûrement non.
C'est l'heure de l'Honneur, ou de l'Honni ?
Ni l'un ni l'autre, notre civilisation a oublié ce que cela veut dire.
C'est l'heure de l'Horoscope ?
Point besoin de boule de cristal pour connaître l'avenir qu'ils nous préparent.

Non, cela pourrait être l'heure de l'Hydroalcoolique.
Cela pourrait être l'heure de ces Héros :
Dans les Hypermarchés
Dans les Halls de gare, des postes
Près des Hayons des transporteurs
Dans les Hôpitaux

Nous serons Hypermnésiques
Nous serons Hypersensibles
Nous ne serons pas Hypocrites
Nous ne serons pas Hypnotisés

Et vos excuses Hypothétiques
Ne ferons pas oublier votre Hébétude quand on attendait de vous d'agir

Et cela sera notre Hystérésis

Nous n'oublierons jamais les causes ni les conséquences
Nous serons résilients

Nous ne perdrons pas une seconde, ce sera notre Heure !

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04 Apr 2020

Je souffre tes noms

Nos vies sont des mirages
De leur ego un marécage
Profits en déstockage

Oubliée Liberté
Abandonnée Égalité
Perdue Fraternité

Applaudissez les blouses
Lors qu’avant c’était vos barbouzes
Protégeant vos bagouses

Suturer Liberté
Capituler Égalité
Crever Fraternité

Redresser son visage
Ignorer la peur le gazage
Vers un nouveau rivage

Épargner Liberté
Réincarner Égalité
Oser Fraternité

Le peuple émancipé
Approuvant en tout l’Équité
La Solidarité

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31 Mar 2020

Haïkus

Alors que le temps
Immobilise le vent
L'esprit se détend


Ici, maintenant
Plus réel que n'est demain
Vivre est un présent


Cet enclos physique
Ce ne sont que quelques murs
La vie est magique

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19 Feb 2020

Jusqu'au bout

La barque aux voiles nues prend l’eau de toutes parts
L’écume s’affole, visage ruisselant
La fatigue fissure son tout dernier rempart
Le corps ne tient plus debout, l’esprit chancelant

Et pourtant les rames restent en mouvement
À frapper la surface d’un monde infini
Coquille de noix dans un total dénuement
Pourtant affaibli, il n’est pas dans le déni

Son regard au-delà des vagues souterraines
Certainement pas par espoir ni par folie
Il brise les lames marines et ses chaînes
Rien ne l’arrêtera, pas même l’homélie

La vie, le vent poussent sa maigre embarcation
Comme le sang afflue à son sombre visage
Ses yeux sont fixes mais pas dans l’expectation
Son regard abrite un océan de courage

Qu’importe si les fonds abyssaux se font lit
Il aura vécu, il aura lutté et rit
Ses pleurs se sont effacés, sa peau a bruni
L’intention précédant l’action, là, il sourit

Il pousse encore son esquif vers l’horizon
Jusqu’au bout, il se bat et n’abandonne pas
Peu importe si, de lui, on aura raison
La peur se surmonte s’il n’emboîte son pas

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21 Nov 2019

Votre pire ennemi

Votre premier ennemi

Se cache au plus profond
Tapie dans les bas-fonds
Et ce n’est que votre esprit

Plutôt qu’haïr ainsi l’autre 
Décompte en division 
Osez voir l’illusion 
Ce miroir où il se vautre 

Choisir lequel des suicides 
L’humanité complète
Sur écran de tablette
Ou votre argent fratricide 

Ériger une barrière 
Visible ou invisible 
Entre vous et les cibles 
Ou briser là vos ornières 

Ces mille petits dégoûts 
Empoisonnent vos nuits 
Arbre sans aucun fruit 
Et le temps se joue de vous 

L’autre n’est pas moins que vous 
Par vos interactions 
Sa vie n’est pas fiction 
S’isoler, c’est être fou 

Se partager un gâteau 
Fait craindre de manquer
Pour fuir la pauvreté 
L’exclusion est démago 

Mais c’est hélas oublier 
Le vide est infini 
Les rangs des démunis 
Ne fait que se décupler 

Qu’allez-vous sacrifier 
L’humanité entière 
Ou votre ego si fier
La Vie, la Peur : Qui défier ?

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Citation de De Guiche dans Cyrano de Bergerac par Edmond Rostand :
Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie
On veut, - n’ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal ! -
Mille petits dégoûts de soi, dont le total
Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure,
Et les manteaux de duc traînent dans leur fourrure,
Pendant que des grandeurs on monte les degrés
Un bruit d’illusions sèches et de regrets...

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